Une image vaut mieux que 30.000 mots, mais il y a beaucoup d'esprits endormis parmi nous qui n'ont pas la capacité à justement recevoir l'intensité expressive d'une image, et qui n'ont pas d'ailleurs non plus la capacité à recevoir 30.000 mots, ou même 30, et en tirer quelque chose. Pour ce genre d'individu, il ne reste qu'une solution, le commentaire détaillé et pontilleux, éléments à l'appui. Mais ce genre de travail sait également bénéficier à des gens plus "aware" en leur permettant de synchroniser leurs analyses avec celles l'auteur du commentaire, atteignant une universalité idéelle. C'est à cette mission que je me dédie à nouveau aujourd'hui avec, à l'appui, cette grandiloquente photo de X-OR en personne qui, âgé de 50 ans, s'occupe plutôt bien à botter du cul mais dans une toute autre sphère que l'invasion extra-terrestre. Quoique…?
Eh oui. Regardez bien l'image, tout de même. Nous avons une espèce de mauvais faux rouquin en train de se faire mettre misère par une sorte de mouvement difficilement identifiable de la part de notre héroïque sénior. En effet, pour les amateurs d'arts martiaux et de combat, la manœuvre n'est pas véritablement de la plus grande clarté. Les jambes en arc, le dos de la main droite orienté vers le sol et le coude en angle ouvert dans le plexus solaire (approximativement)… Pour notre observation à nous, pauvres terriens, le plus grand dynamisme ne semble pas être engagé dans ce geste.

Mais qu'importe: le type de gauche se fait ruiner, on le voit stoppé dans son élan, l'air merdeux, la botte levée dans un muet "halte stp", à l'image de la main gauche qui vitupère un "non" de protestation à ce que le reste du corps se prend… Et on sent ce qui va suivre.

Il y a de nombreux fils conducteurs partant de cette photo illustrant des tas de concepts assez dingues, mais nous allons ici nous concentrer sur un: qui est, je vous le donne en mille, l'authenticité du personnage de X-OR, qui se parallèle assez facilement avec ô combien le héros de Goldorak, Actarus, est ultime.

Dans un argumentaire précédent, des mécréants abjects, sortes d'internautes bogomiles, avaient tenté de briser ma glorification justicière d'Actarus en s'attaquant à ses atours vestimentaires, interprétés à la va-vite de façons plus que poussives. M'exprimer ici sur X-OR me permettre de faire d'une pierre deux coups: coup 1, restaurer cette idole au panthéon des héros modernes, et dieu sait que la crasse jeunesse de France manque d'idoles de nous jours, toute en parties de Counter Strike et en féminisation progressive et ramollissement du poignet négligemment abandonné sur le dos d'une souris. Coup numéro 2, boucler la boucle sur une certaine symbolique du héros solitaire, masqué, mais surtout bucolique et naturaliste, vivant au contact des animaux et des enfants, dans un ranch! Ce qui demande une étude quant à, "pourquoi le Ranch est-il littéralement le breeding ground du Héros".

Coup numéro 1: "Le jeune a la trique de se faire taper par X-Or: Gospel de l'Hypocrisie d'une Génération."
(La gaule de prendre les coups, ça ne s'invente pas. Regardez bien la photo et vous verrez)
Admirez donc ce faux rouquin et comment il a été agencé, sur cette image, d'abord comme victime de l'implacable justice de X-OR par l'entremise d'une attaque kung-fu pour le moins trouble. Ce type, on dirait presque une mauvaise tentative de copie. En effet, tous deux portent des bottes, un jean, et une veste en cuir, plus ou moins style bombers/aviateur!
Maintenant c'est là que le dévoilement du symbolisme de cette image va prendre place. Donc faites bien attention, et n'en ratez pas une. On va procéder progressivement, par prémisses:
- X-OR est un justicier défenseur.
- Dans la vie, il aime demeurer à la campagne, dans un ranch, et jouer avec les enfants.
- Quand on attaque, il défend. Lui-même n'est pas un bagarreur, il préfère de bien loin la paix, les oiseaux, et présumablement, le Chavroux, cela va sans dire.
Bien! Maintenant, avec ces éléments en main, la conclusion:
- Le type qui prend les coups est une sorte de mauvaise copie plus jeune et totalement plus rousse.
- En nous basant sur les éléments cités au dessus, on peut très bien imaginer ce qui s'est passé juste avant la photo: Le rouquin débarque, roule des mécaniques, traite X-Or de sale vioque ou autre épithète qui ne plairait à personne mais qui est en plus totalement inacceptable, et se lance dans une attitude d'irrévérence et d'offense caractérisée.
C'est là que subsiste toute l'allégorie. Une jeunesse décolorée et superficielle qui, dans son ineffable prétention, se voit comme le centre existentiel du monde moderne, au dédain absolu de la dignité des anciens qui ont cependant pour toujours et à jamais, plus de patate qu'elle.

En effet. Déjà les bottes de X-Or sont plus masculines que celles du roux. Ensuite son jean, comble du style, a une double couture sur la longueur, et est lacé au niveau des hanches. Déjà je sais pas vous, mais tant de discernement vestimentaire & stylistique de la part d'un senior de 50 ans, ça me troue. Ensuite! La veste est une vraie de vrai: contrairement à celle de rouquinor, on comprend qu'elle a pas servi à nettoyer le sol d'un pénitencier avant de racler de la tapisserie. On sent le vol à grande vitesse dans la stratosphère, on sent les aventures trépidantes, et la rouste intergalactique administrée aux C-Rex, et le cross-over qui nous pendait au nez avec de wagnériennes histoires de robots géants. Si toutefois l'authenticité puait, nous suffoquerions à la vue-même de cette image. Si le Power était une drogue, nous serions figé dans les spasmes de l'overdose, avec une trace de vomi sec sur le col. Heureusement, ça ne pue pas, ça overdose pas, donc on survit, et on peut s'en mettre encore plus plein les yeux!

CONTINUONS sur le dernier point, qui, lui, arrache tout dans des proportions anthologiques, voire eschatologiques: le maillot noir, le "tank top" étoilé de blanc et liseré de rouge!!! MES AMIS, cet article de vêtement, que vous le vouliez ou non, est véritablement l'article au summum du fashion fin XXe début XXIe. Vous vous souvenez tous comment il a été immortalisé dans Fight Club comme un article de choix de la mise de Tyler Durden, ça et le manteau en fourrure à col épais. Considérez, ce senior de 50 ans passé, se baladant dans les rues et sur les ponts ou n'importe où ailleurs dans l'univers urbain, col relevé (signe de défiance/rebellion/marginalité: Conceptuellement, exprime que le temps d'où il vient est révolu, corrompu), dans un monde où une jeunesse crétine tente constamment de péter plus haut que son cul, s'habillant dans des codes de virilité empruntés, puis décatis par l'absence de sens critique et le "tout pour la chatte" extrémiste mais néanmoins frustré… Donc on a ce monsieur d'âge honorable qui est là, le type nage littéralement dans une mer d'hostilité… Mais il est un peu comme le Grand Requin Blanc, y vaut mieux pas le chercher, parce que, les signes ne trompent pas, il est clairement l'Enfer en Blouson d'Aviateur.

Coup Numéro 2 "Culture du héros en ranch"
Parallèle, à nouveau, avec Actarus et cette idée du héros bucolique, potentiellement avec des gènes extraterrestres, et cette vénération pour la planète Terre, ses fruits, et surtout la liberté d'en jouir dans un respect et une admiration préfigurant, un peu moins de 2000 ans après, l'amour prôné par Mr. Christ lui-même: sans limites mais également dépourvu d'ego. Alors quant à la question de savoir comment un truc qui survient 2.000 ans après l'original peut "préfigurer" celui-ci, je vous demande de sortir de vos perceptions linéaires de l'Histoire et de vous plonger totalement dans l'Hypermythe moderne qui se développe ici. Je sais pas pour vous, mais avant même de savoir que la Bible existait, je matais X-Or. Je m'en tapais pas mal le cul par terre de savoir si à un moment donné, un type avait "multiplié le pain", ou "marché sur l'eau". De toutes façons concrètemement ça vaut quoi, quand on a un héros en armure étincelante, armée d'une épée technologique, rien de moins, qui fait des tas de trucs cools, a un sens inné de la mode, inspirant très probablement le concept japonais de street fashion freestyle et qui en plus, est tellement précis et professionnel mais également aussi attentif de son public… qu'à chaque épisode il s'assure qu'on nous réexplique comment d'une seconde sur l'autre il porte ses vêtements normaux (normaux ici est à dire vite) puis son armure de combat. Si Jésus avait fait gaffe lui-même, à ce qu'à chaque fois dans les Gospels de l'un et de l'autre, les mots "Revoyons la Scène au Ralenti" reviennent à chaque action trouble et autre feinte spiritualiste, peut-être qu'aujourd'hui sa doctrine véritable serait davantage accessible et on y comprendrait quelque chose. Mais non, tout dans l'ésotérique et les complications, donc fatalement, on n'a que ce qu'on mérite, c'est-à-dire la défiance.

Tous les psychologues sociaux et les décrypteurs de l'Image qui vont prétendre que le concept du héros libertaire à moitié cow-boy en blouson de cuir ne sont finalement que des imports d'idéaux américains mis en cohabitation forcée avec des concepts fondamentaux certes, mais illustrés de façon typiquement japonaise, c'est-à-dire "ridicule" et "kitsch", s'exposent naturellement à un juste retour de bâton. En fait, une telle analyse est tellement totalement inacceptable qu'à une certaine époque, un gourou enfiévré au nom relativement martien ou kabbalistique (c'est au choix) de "Yvéhel" aurait bondi sur l'occasion pour produire, dans sa revue périodique "Pays de l'Anime", un édito digne des plus grands discours de propagande des régimes les plus extrêmes de l'Histoire de l'Humanité, cela inclut bien sûr nos ennemis extraterrestres tels que le Grand Stratéguerre et les C-Rex avec leur chef encastré dans le mur et avec des bananes sur la tête, dont tout le monde a oublié le nom à ce jour. La méthodes de la technologie moderne étant ce qu'elles sont, pour les besoins de cette étude il nous a été possible de reconstituer, dans une simulation informatisée, un Yvéhel "old school" et de l'interroger sur la question. Son discours contre le point de l'américanisme du concept du héros en ranch fut articulé autour des idées suivantes:
1°) "D'abord, les personnages de cartoons ont des yeux plus grands que ceux des mangasses donc les japonais y sont pas coupables!"
2°) "Et puis les cartoons hanna-barbera étaient faits sur des cellulos recyclés en peau de méduse en 2FPS, donc se moquer de la réalisation des anime, vous faites bien rire monsieur"
3°) "Même pas vrai"
5°) "Les frères Wachowski (NDA: inventeurs du noir et des lunettes de soleil) se sont inspirés de scènes de Ghost In the Shell de Oshii pour leur film La Matrisque, mais là personne n'a rien dit, c'est inacceptable et témoigne de l'opression médiévale, limite progromesque, dont sont victimes en France, les sympathisants à la Culture Japonaise".

Il va sans dire que le manque d'objectivité et l'adhésion tellement poussive qu'elle en devient de mauvaise foi au moindre élément de "culture" japonaise (ici production commerciale, merci) relève davantage du sujet de psychanalyse que de l'utilisation référentielle dans un article de cette sorte. Mais bon. Le sujet n'en demeure pas moins entier: ce n'est pas tellement une inspiration américanisante qui veut que X-Or et autres soient élevés en ranch, aimant les enfants et chevauchant dans la nature… Il s'agit plus probablement d'un fait sociologique qui reste entièrement à étudier et que nous n'avons pu ici qu'effleurer: examinons à nouveau nos dates et posons nous la question. Dans quelle mesure peut-il être dit que le New Age, post hippy pré-wicca et la culture UFO, finalement mélange somme toute Raëlien, ont-ils pu laisser une empreinte culturelle, même filigrane, sur ces mythes de notre jeunesse?
Aloysius
Retour à la page précédente
Les photos sont issues de l'ouvrage "Action Poses Oba Kenji". Merci au site "Space Sheriff" pour nous l'avoir fait découvrir. Si vous désirez plus de renseignement sur cet art-book, n'hésitez pas à leur rendre une petite visite !